Nicolas de Staël, Face au Havre

Nicolas de Staël, Face au Havre
Nicolas de Staël, Face au Havre

lundi 6 septembre 2010

Animaux nous-mêmes

Désirer la neige et son poids de silence sur l’ardoise, parier sur sa rareté, mais la souhaiter comme on désire les choses improbables. Reprendre d’assaut ce dehors déserté, reprendre au visage des couleurs de fruits, reprendre haleine même dans l’haleine gelée de décembre. Les bruits sont retrouvés dans d’autres reliefs, les enfants le savent qui crient des cris de guerre au-delà des collines.
Nous redécouvrons les traces qu’il s’agit de savoir lire, empreintes de sangliers vers les bois du mont Rôti, urine de renard, et sont dessinés sur le champ recouvert des corbeaux plus noirs que ceux des contes. On pourrait nous pister à travers la campagne : nous y laissons nos pas, les dessins de nos semelles lorsque la neige est tassée, un sillage pétrifié quand d’aventure elle abonda. Animaux nous-mêmes.

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